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Le Pape Jean Paul II n'est plus
Magazined du 2 au 17 avril 2005
Samedi 2 avril 2005
C’est dans la soirée de jeudi que le monde a appris que le Pape était atteint d’une forte fièvre due à une infection des voies urinaires ayant entraîné une septicémie. Depuis, malgré une thérapie à base d’antibiotiques, son état de santé s’est aggravé d’heure en heure…Jean Paul II était conscient. Il avait même concélébré la messe…Il est mort, serein, entouré de ses plus proches collaborateurs, réconforté par les prières des fidèles du monde entier. Elu en 1978, premier Pape polonais de l'histoire, Jean Paul II s'est attaché à donner une plus grande visibilité à l'Eglise à travers son action pastorale.
Artisan de l'effondrement du système communiste, il a entrepris de nombreux voyages dans le monde, infatigable défenseur de la paix et des droits de l'homme.
Doté d'un grand charisme, cet homme de communication, polyglotte, va se montrer infatigable malgré l'attentat du 13 mai 1981 sur la place Saint-Pierre et les ennuis de santé. "N'ayez pas peur ! Ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! " s'écrie-t-il dès la messe d'inauguration de son ministère pontifical. “N’ayez pas peur de vous ouvrir au Christ et d’accepter sa puissance. Aidez le pape et tous ceux qui désirent servir le Christ et, avec la puissance du Christ, aidez la personne humaine et le monde entier. N’ayez pas peur. Ouvrez toutes larges les portes au Christ. Par sa puissance qui sauve, ouvrez les frontières des Etats, de l’économie et des systèmes politiques, le vaste champ de la culture, de la civilisation et du développement. N’ayez pas peur”… Sa voix aussi forte qu’un tonnerre frappait les oreilles de la foule rassemblée Place St Pierre. Le nouveau Pape était bien décidé à reconquérir le monde au Christ… Mgr Boccardo, organisateur des voyages de Jean Paul II, se souvient de l’élection de Karol Wojtyla. Il était Place St Pierre, le soir du 16 octobre 1978:
Reparcourons brièvement la vie de ce grand Pape…
Jean-Paul II est né le 18 mai 1920 à Wadowice, une petite ville à 50 km au sud de Cracovie en Pologne. Il est le deuxième fils d'Emilia et de Karol Wojtyla. Le jour de son baptême, il reçoit le nom de son père, Karol. Il mène une enfance heureuse interrompue en 1929 par la mort de sa mère et trois ans plus tard par celle de son frère Edmund. Après le lycée, Karol et son père s’installent à Cracovie et Karol s’inscrit à la faculté de littérature polonaise de l'Université Jagellone. Il écrit des poèmes et fréquente le théâtre. En septembre 1939, les Nazis occupent la Pologne. L'Université Jagellone est fermée mais quelques cours sont donnés dans la clandestinité. Pour gagner sa vie mais également pour éviter la déportation en Allemagne, Karol travaille successivement dans une carrière et une usine de produits chimiques du groupe Solvay. Virgule
Karol perd son père en 1941. Un an plus tard, il décide de devenir séminariste, mais à cause de l'occupation nazie, il ne peut suivre que quelques cours donnés clandestinement au palais de l'archevêché. A la fin de la guerre, il reprend ses études au séminaire de Cracovie. Il reçoit l’ordination sacerdotale le 1er novembre 1946. Peu après, il est envoyé à Rome pour des études plus poussées. Il apprend alors l'espagnol afin de pouvoir lire les écrits de Saint Jean de la Croix dans la langue originale. Il rentre en Pologne en 1948 et est nommé vicaire à Niegowic, un village des environs de Cracovie. Cette année passée à Niegowic est très importante dans son parcours car elle lui permet d'apprendre ce qu'est la vie de villageois. Il est ensuite nommé vicaire dans de nombreuses paroisses de Cracovie. Il est aussi aumônier des étudiants. Ces derniers appellent le Père Karol " Oncle " et organisent souvent avec lui des randonnées dans les montagnes…ou en canoe dans les rivières.
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En 1951, il reprend des études de philosophie et de théologie pour devenir plus tard professeur de théologie morale et d'éthique sociale à l'Université catholique de Lublin et dans un grand séminaire de Cracovie. En 1958 (à l'âge de 38 ans), il est nommé évêque auxiliaire de Cracovie. Paul VI le nomme archevêque de Cracovie en 1964 et le crée cardinal en 1967. A cette époque, une nomination d'évêque ou une élévation au cardinalat doit être approuvée par les autorités communistes, et selon certains historiens, la nomination de Karol Wojtyla est acceptée seulement dans l'espoir que naisse un conflit entre le jeune et progressiste archevêque de Cracovie et le vieux conservateur, le cardinal Wyszynski, archevêque de Varsovie, que les Communistes avaient mis en prison en 1953 pour trois ans. Mais contrairement à toute attente, le cardinal Wojtyla fait preuve d’une grande loyauté à l’égard du cardinal Wyszynski.
Pendant le Concile Vatican II, le cardinal Wojtyla apporte une contribution importante à la rédaction de la Constitution pastorale sur l'Eglise dans le monde de ce temps, Gaudium et spes. Le 16 octobre 1978, il est élu évêque de Rome et Vicaire du Christ. Il prend alors le nom de Jean-Paul II.
Jean-Paul II, un "Pape-Pèlerin". Depuis le début de son pontificat, il a effectué 104 visites pastorales en dehors d'Italie (la 1ère au Mexique en 1979) et environ 150 en terre italienne. Au cours de ces voyages, cet infatigable défenseur des droits de l'homme s'est fait l'avocat de la liberté religieuse et de la justice sociale, notamment à la tribune des organisations internationales (ONU, UNESCO, Parlement européen). Il est aussi beaucoup intervenu pour tenter d'empêcher les conflits au Liban, dans le Golfe persique,les Balkans, l’Afghanistan, l’Irak, ou pour condamner la peine de mort.
Vrai évêque de Rome soucieux d'enseigner, il publie le Catéchisme de l'Eglise catholique le 11 octobre 1992, rédige 14 encycliques, 15 exhortations apostoliques, 11 Constitutions apostoliques et 44 lettres apostoliques. Il délivre des catéchèses régulières au cours des audiences le mercredi à Rome. Jean Paul II écrit 5 livres dont le dernier vient d’être publié ‘Mémoire et identité’.
Il tente aussi de poursuivre le rapprochement apostolique. Désireux d'appliquer pleinement le Concile, il multiplie les synodes d'évêques, sollicite le collège des cardinaux sur des questions d'actualité, et met en valeur les thèmes de la repentance et de la réconciliation à l'occasion du jubilé de l'an 2000.
Jean Paul II a travaillé sans relâche à la renaissance du christianisme…
Le fondateur de la communauté de Sant Egidio, Andrea Riccardi, évoque l’oeuvre d’évangélisation du Pape, ses grandes intuitions:
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Dimanche 3 avril 2005
La mort du Pape Jean Paul II a plongé l’Eglise et le monde dans la douleur et la consternation…Après des heures de souffrance endurée dans la sérénité mais surtout dans la prière, le Pape a rejoint le Seigneur qu’il a tant aimé tout au long de sa vie, en Qui il a cru et espéré. C’est au service de la paix du Ressuscité qu’il a parcouru le monde. Au sortir de la semaine sainte, ayant communié à la Passion du Christ jusqu’au Chemin de Croix du Colisée, Jean Paul II a voulu aller jusqu’au bout de sa propre passion pour l’homme, pour Dieu.
“Confions au Christ ressuscité, Seigneur de la vie et de l’histoire, notre cher Pape Jean Paul II qui, comme Successeur de Pierre, a guidé pendant 27 ans, l’Eglise universelle….
C’est devant une foule énorme, triste et recueillie, que le cardinal Sodano a célébré dimanche matin sur le parvis de la Basilique St Pierre la première messe à la mémoire de Jean Paul II, décédé la veille.
Pour mieux sasir l’atmosphpère qui régne Place St Pierre depuis la mort de Jean Paul II, nous vous proponsons des témoignages celui d'un jeune prêtre français et d'un couple :
L’Afrique salue la mémoire de Jean Paul II. Le témoignage de Mgr Monsengwo, archevêque de Kisangani, en République démocratique du Congo.
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Lundi 4 avril 2005
La dépouille du Pape est exposée depuis lundi soir dans la Basilique St Pierre, pour y recevoir l’hommage des fidèles. Elle y restera jusqu’au jour des obsèques. Celles-ci seront concélébrées vendredi matin à 10 heures sur le parvis de la basilique St Pierre, par le cardinal Ratzinger, Doyen du sacré Collège, les cardinaux et les Patriarches des Eglises Orientales. Jean Paul II n’ayant pas laissé de ‘dernières volontés’, sa dépouille ’sera inhumée dans la crypte sous la Basilique Saint-Pierre, connue sous le nom de “La Grotte”.
C’est ce qu’ont décidé les cardinaux, lundi matin, au cours de la première Congrégation générale, depuis la mort du Pape. Une deuxième Congrégation générale est prévue pour mardi dans la matinée, mais dans la nouvelle Salle du Synode.
Grand pèlerin d’une "nouvelle évangélisation", Jean-Paul II a multiplié les voyages dans le monde et rencontré ou reçu la plupart des chefs d’Etat.
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Mardi 5 avril 2005
Des dizaines de milliers de fidèles font la queue depuis lundi soir dans l'attente de rendre un dernier hommage à Jean Paul II dans la Basilique St Pierre.
Une foule impressionnante converge nuit et jour depuis les rues autour du Vatican pour accéder à l'unique file d'attente démarrant du bas de la via della Conciliazione,
l'unique avenue menant au Vatican jusqu'à la porte de la Basilique où repose le Pape.
Les cardinaux venus du monde entier continuent à arriver au Vatican. Ils étaient 88 réunis mardi matin pour la troisième Congrégation générale dans la nouvelle Salle du Synode. Ils n’ont toujours pas fixé une date précise pour le début du Conclave qui doit élire le successeur de Jean Paul II. En vertu de la Constitution apostolique, le conclave doit débuter entre le 15ème et le 20ème jour après le décès du Pape. Le testament ou ‘document’ de Jean Paul II n’a pas été lu au cours de cette troisième congrégation générale. Le nom du cardinal ‘in petto’ n’a pas été révélé. Il faut attendre la lecture du testament du Pape, probablement mercredi.
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Mercredi 6 avril 2005
Le Conclave pour élire le successeur du Pape Jean Paul II commencera le lundi 18 avril dans l’après-midi. C’est ce qu’ont décidé les 116 cardinaux réunis pour la 4ème Congrégation générale, mercredi matin.
Les cardinaux ont assisté à la lecture du testament
de Jean Paul II. Ce testament, une quinzaine de pages, a été rédigé en polonais, à des dates différentes. La première page remonte à 1979. Le texte sera rendu public jeudi, dans sa langue d'origine, le polonais, ainsi qu'en italien.
Avant de mourir, Jean Paul II n'a laissé aucune indication sur le nom du cardinal "in pectore", gardé secret depuis le consistoire de 2003.
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Jeudi 7 avril 2005
« Veillez donc parce que vous ne savez pas quel jour va venir votre Maitre »
Ces paroles évoquent en moi le dernier appel du Seigneur, lorsqu’Il le voudra. Je veux Le suivre et je veux que tout ce qui fait partie de ma vie ici-bas me prépare à cet instant…cet instant dont j’ignore la venue, je le mets entre les mains de la Mère de mon Maître: Totus Tuus…
6 mars 1979 : Jean Paul II a commencé à écrire son testament inspiré par la lecture du testament spirituel de Paul VI qu’il venait de relire pendant les exercices spirituels.
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Vendredi 8 avril 2005
Le Monde a fait ses adieux au Pape. Plus d’un million de fidèles massés sur la place St Pierre, dans les rues avoisinantes et sur d'autres places de Rome ont assisté vendredi matin, entre le recueillement et les larmes, aux obsèques du Pape Jean Paul II.
La messe a été présidée par le cardinal Ratzinger, Doyen du Sacré Collège et concélébrée par tous les cardinaux et les Patriarches des Eglises Orientales devant un parterre de personnalités venues du monde entier et des centaines de milliers de fidèles...
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Samedi 9 avril 2005
«Un événement exceptionnel, géré exceptionnellement bien ». Après les funérailles de Jean Paul II, le Vatican a tenu à remercier le gouvernement italien et la ville de Rome, dans un communiqué de M. Navarro Valls.
Le Saint-Siège remercie pour l’engagement et l’efficacité dans l’accueil des millions de pèlerins venus à Rome rendre un dernier hommage à Jean Paul II et participer à ses obsèques.
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Dimanche 10 avril 2005
A Rome, en Afrique, En Europe, aux Amériques, En asie, l'Eglise, le monde sont en attente.
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Lundi 11 avril 2005
Les cardinaux réunis lundi matin en Congrégation générale pour préparer le Conclave, invitent le peuple de Dieu à la prière afin que l’Esprit Saint assiste les cardinaux électeurs.
Le messe pour le repos de l’âme de Jean Paul II dimanche, en la Basilique St Pierre, pour les fidèles du diocèse de Rome.
Jean Paul II et l’engagement oecuménique… Nous entendrons des extraits de discours du Pape sur ce sujet mais aussi le point de vue d’un théologien orthodoxe bien connu, Olivier Clément.
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Mardi 12 avril 2005
137 cardinaux réunis en Congrégation générale mardi matin échangent leurs points de vue sur la situation de l’Eglise dans le monde.
Parmi les défis que le successeur de Jean Paul II est appelé à relever: la poursuite du dialogue interreligieux et la solution de quesitons encore ouvertes comme la crise au Proche-orient.
Enfin, nous parlerons de la primauté dans l’Eglise catholique.
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Mercredi 13 avril 2005
La 9ème Congrégation générale n’a duré qu’une heure mercredi matin. A l’issue de l’assemblée, le Corps diplomatique accrédité près le St Siège a présenté ses condoléances au Collège des cardinaux. L’occasion d’évoquer l’intense activité diplomatique qui a marqué le pontificat de Jean Paul II.
Depuis mercredi matin, les fidèles dèfilent devant la tombe du Pape. Soeur Anaig nous conduit dans les Grottes vaticanes.
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Jeudi 14 avril 2005
10ème Congrégation générale des cardinaux jeudi matin au Vatican.
Jean Paul II et les jeunes : un formidable héritage pour l’Eglise. Le Père Maurice Joyeux revient avec François Boedec, Paul Legavre et des participants aux JMJ de Paris, sur ce rendez-vous régulier que le Pape avait établi avec la jeunesse.
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vendredi 15 avril 2005
11ème Congrégation générale au Vatican.
Regards chrétiens sur le monde : nous revenons aujourd'hui sur la place occupée par la question sociale dans le pontificat de Jean Paul II, avec des extraits de quelques uns de ses discours et l'analyse de Juan Somavia, directeur du Bureau International du Travail et du père Alain Thomasset, membre du CERAS, le Centre de Recherche et d'Action Sociale, à Paris.
Samedi 17 avril 2005
Le message posthume de Jean Paul II pour la prochaine journée mondiale des missions, célébrée le troisième dimanche d’octobre 2005…
"Pain rompu pour la vie du monde" Le message porte la date du 22 février.
Samedi matin, 12ème et dernière congrégation générale des cardinaux avant le commencement du Conclave, lundi 18 avril.
4ème dimanche de Pâques. Nous lisons dans l’Evangile de St Jean la parabole du Bon Pasteur.
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Dimanche 17 avril 2005
Ce dimanche 17 avril, journée mondiale des vocations, 4ème dimanche de Pâques, l’Eglise en attente est à la veille du Conclave. Un temps de cénacle, d’une certaine façon, un temps de foi, d’espérance pour le monde.
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