Sur le vol papal Benoît XVI parle de la crise économique et de la fin du communisme
Le père Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, joint par
téléphone à Prague, rapporte les propos tenus par Benoît XVI lors de la conférence
de presse sur le vol papal :
R. – Le Pape a expliqué comment la République
Tchèque a été au fil des siècles une terre de rencontres entre la culture slave et
latine – au temps de Cyril et Méthode – puis entre la culture slave et germanophone
au Moyen-âge et pendant la Renaissance ; et plus récemment comment cette terre a vécu
de manière intense le passage des régimes communistes à la liberté. La terre tchèque
a été profondément meurtrie par des tensions, des combats même, mais elle est aussi
– a souligné le papa – cette terre-pont marquée par de grandes rencontres culturelles
qui l’ont transformée en terre féconde et constitutive du continent européen. Faisant
allusion au vingtième anniversaire de la chute des régimes communistes en Europe de
l’est, le Pape a fait référence au texte de Vaclav Havel sur le rapport entre vérité
et liberté. Ce grand personnage, premier président de la République Tchécoslovaque
libre et ensuite de la République Tchèque après la division entre les deux républiques,
affirmait que le régime oppressif était basé sur le mensonge. Voilà, le message est
que la vérité nous rend libre : un message dans lequel se rencontrent les vrais chercheurs
de la liberté qu’ils soient chrétiens ou laïcs comme Havel.
D. – Voilà : le
Pape a répondu à une question sur la contribution de l’Église catholique à la République
Tchèque, quand bien même en condition de minorité…
R. – Le Pape a été très
efficace pour parler de l’Église comme d’une minorité qui peut être créative. Les
minorités, si elles sont créatives, donnent une contribution déterminante au cheminement
de la culture et des peuples : et ça, ça doit être l’Église catholique en République
Tchèque. Le Pape a aussi parlé plus spécifiquement du rôle de l’éducation et du rôle
de la charité dans les services aux pauvres en dehors même de l’Europe, chose que
les catholiques tchèques font avec beaucoup d’engagement.
D. – Le Pape a répondu
à une autre question sur “Caritas in veritate”…
R. – Le Pape a dit que le bilan
du débat autour de cette Encyclique était très positif et qu’il était heureux d’avoir
pu contribuer à la grande réflexion sur le thème de l’éthique et de l’économie. Le
but, c’est naturellement que l’Église continue de contribuer au débat et à la réflexion
sur les grands défis de l’humanité aujourd’hui. Une question plus personnelle sur
son petit accident de cet été lui a été posée : le Pape a raconté comment, pour lui,
passer six semaines sans pouvoir écrire a été un grand sacrifice étant habitué à travailler,
étudier et réfléchir le stylo à la main pour retranscrire sa pensée. Il a dû y renoncer
mais il a utilisé son temps pour lire, réfléchir et maintenant cette étape a été franchie.
Le Pape a parlé également de son travail sur la seconde partie du livre de Jésus,
espérant le conclure au printemps prochain malgré le temps perdu à cause de son accident
au poignet.