La paix en Colombie : l'Eglise catholique veut y croire
En Colombie, la conférence épiscopale organise une nouvelle semaine pour la paix,
la XIX°. Ce rendez-vous annuel, qui sera inauguré le 9 septembre, mettra l’accent
sur le rôle de la société civile dans le processus de paix ainsi que sur la restitution
des terres aux victimes selon les dispositions d’une loi récemment adoptée. Pour les
évêques, il est urgent de retisser des relations humaines et de réparer les torts
subis par les victimes. L’histoire de la Colombie est imprégnée de violence et les
efforts entrepris pour la juguler n’ont généralement eu que des effets partiels ou
de courte durée. Cependant Caritas Colombie, qui fait partie des promoteurs de cette
initiative, affirme que la paix est possible et nécessaire.
Des décennies
de meurtres, enlèvements, brutalités en tous genres ont instauré un climat de peur
et provoqué le déplacement de millions de personnes, déracinées, dont la vie a été
gâchée. A la base : la pauvreté, le trafic de drogue, la mauvaise gouvernance et l’éternel
problème de la terre et de sa répartition inéquitable, qui débouchent sur des conflits
violents. Aujourd’hui encore, des paramilitaires agissent en toute impunité tandis
que des intérêts économiques entravent les négociations entre le gouvernement et la
guérilla des FARC. Avec plus de 900 000 combattants, essentiellement repliés dans
les montagnes et les forets, les FARC ont renoncé aux enlèvements de civils contre
rançons mais ils continuent à combattre l’armée et à capturer des soldats. Les répercussions
sociales sont énormes. Caritas apporte une aide matérielle et morale à la population.
Elle fait du lobbying auprès du gouvernement et de la communauté internationale pour
qu’ils honorent leurs obligations envers ceux qui ont perdu leur maison et qu’ils
garantissent la protection des droits des plus vulnérables : les femmes, les enfants,
les autochtones. Mais cela ne suffit pas : il faut enquêter minutieusement sur les
violations commises à grande échelle, comme les exécutions extrajudiciaires. Encore
faut-il garantir l’indépendance des magistrats et la liberté de parole pour les témoins.