Abus d'enfants. Les évêques belges sont du côté des victimes et de leurs proches
A la suite de la possible libération conditionnelle de Michelle Martin et de son éventuel
séjour chez les clarisses de Malonne, Mgr André-Joseph Léonard a fait savoir le 10
août par communiqué, qu’il ne revenait pas à l’Eglise de « donner des commentaires
sur une décision de la justice ». C’est l’agence Belga qui relaie le communiqué de
l’archevêque de Malines-Bruxelles. Mgr Léonard souligne que la libération de l’ex-femme
du pédophile meurtrier Marc Dutroux et les conditions y afférentes sont de l’entière
responsabilité des autorités civiles et judiciaires. D’autre part, les sœurs Clarisses
de Malonne ne sont pas sous l’autorité directe d’un évêque. Elles ont pris leur décision
en toute autonomie, sans concertation avec les évêques. Elles ont réfléchi et débattu
longuement, et ont, à la fin de ce discernement, répondu positivement à la demande
des avocats et de la Justice, parce qu’il n’y avait, semble-t-il, pas d’autre accueil
possible. Elles ont soupesé les conditions de l’accueil et respectent les décisions
légales du tribunal. Le président de la Conférence épiscopale de Belgique se dit conscient
que cette affaire suscite beaucoup d’émotion chez les victimes et leurs familles et
qu’elle rencontre incompréhension et colère chez une bonne partie de la population.
Il souligne que l’accueil que les religieuses pourraient offrir éventuellement à Michelle
Martin ne peut porter préjudice au choix, sans équivoque, que les évêques ont fait,
dans le dossier des abus d’enfants, d’être du côté des victimes et de leurs proches.
Ce choix est et demeure prioritaire pour les évêques. A la suite de la décision
des clarisses d’accueillir Michèle Martin dans leurs murs, Mgr Léonard a été de nombreuses
fois interrogé sur sa position. Selon infocatho.be, il l’aurait appris par la presse.
**********
Pour Sœur Christine, abbesse du couvent d’accueil, la décision
d’accueillir Michelle Martin a été « difficile » et « longuement mûrie ». « Nous avons
pensé que personne n'y gagnerait si on laissait la violence répondre à la violence
et faire ainsi boule de neige », a-t-elle également expliqué par le biais d’un communiqué. Le
père Tommy Scholtès, porte-parole de la conférence épiscopale de Belgique avait accepté
le 3 août de commenter cette décision, pour laquelle l’épiscopat n’a pas été consulté.
Il était interrogé par Manuella Affejee