Jeûne et prière en faveur des pays arabes chez les chrétiens de Tunisie
Les catholiques de Tunisie sont invités à prier et à jeûner dimanche 25 août pour
la paix en signe de solidarité avec les populations des pays arabes touchées par les
violences et l’instabilité. Cette initiative lancée par Mgr Ilario Antoniazzi, archevêque
de Tunis, a pour objectif de montrer la solidarité des chrétiens de Tunisie avec leurs
frères des autres pays arabes, mais aussi avec les musulmans. Et de demander « au
Seigneur qu’il accorde la paix » à ces peuples. Mgr Ilario Antoniazzi est interrogé
par Xavier Sartre
«
Les Tunisiens sont connus pour avoir un cœur grand et sensible aux souffrances des
autres, étant donné qu’ils sont, eux aussi, passés par des souffrances », explique
Mgr Antoniazzi. « On ne peut pas rester indifférent devant tout ce qui arrive dans
les pays arabes. Etant donné que le peuple tunisien fait partie de ce peuple (arabe),
que l’on soit chrétien ou musulman, nous sommes tous frères », souligne-t-il avant
de rappeler que le christianisme ne fait pas de distinction en ce qui concerne les
« malades ».
Cette initiative de l’archevêque de Tunis est d’abord et avant
tout dirigée vers les pays arabes où la situation politique s’est dégradée et où les
violences sont récurrentes, que ce soit en Egypte, en Syrie au Liban, sans oublier
l’Irak. Pourtant la Tunisie n’est pas exempte de problèmes et de tensions. Certes,
leur intensité est moindre, et pour le moment, le blocage politique que connait le
pays n’a pas dégénéré en affrontements sanglants comparables à ceux de l’Egypte ou
de la Syrie. Mgr Antoniazzi justifie donc cette journée de prière et de jeûne en faveur
des autres pays arabes par le fait que son Eglise, très minoritaire en Tunisie, «
n’est pas égoïste ». Mais aussi par le fait que le monde arabe est « un ». « Ici,
en Tunisie, la solidarité arabe est ressentie partout ».
Mgr Antoniazzi
en appelle au Pape
Cette semaine, Sa Béatitude le cardinal Béchara
Raï, patriarche d’Antioche des maronites, commentant les récents événements en Syrie
et en Egypte, en appelait au Pape, « seul homme à parler de paix » et au Saint-Siège,
pour « mettre fin à cette tragédie ». Mgr Antoniazzi souhaite également que le pape
François prenne de nouveau la parole. « S’il disait un mot encore plus fort, nous
serions bien contents » reconnait-il, tout en le remerciant notamment pour « la lettre
qu’il a envoyée au monde musulman à l’occasion du Ramadan et qui a eu une résonnance
très belle et très forte chez les musulmans ».
Photo : Mgr Antoniazzi,
archevêque de Tunis depuis début 2013