2014-07-03 19:28:32

Les flux migratoires, un dossier prioritaire pour l'ordre de Malte


(RV) Il faut s’y résigner : le flot de réfugiés qui se déversent sur les côtes européennes ne tarira pas dans de brefs délais : le nouveau Grand Chancelier de l’Ordre de Malte en est convaincu. Le monde est confronté à une crise humanitaire de grande ampleur, a-t-il affirmé, il faut être prêt à relever ce défi. Albrecht Boeselager a été élu le 31 mai dernier, pour un mandat de cinq ans, lors du récent chapitre général, un moment important pour la vie de l’Ordre. Il a rencontré la presse, mercredi soir à Rome, dans la superbe Villa Magistrale, siège institutionnel de l’Ordre de Malte, situé sur la colline de l’Aventin.

Le nouveau Grand Chancelier, dont la charge s’apparente à celle d’un ministre des Affaires étrangères, a brossé un sombre tableau de la situation humanitaire mondiale, tandis que le respect des principes humanitaires décline un peu partout : Libye, Irak, Erythrée, Centrafrique…. des populations qui n’ont plus rien à perdre abandonnent en masse leurs pays, quitte à affronter des traversées périlleuses, exténuantes et coûteuses. En Syrie, une civilisation séculaire a été détruite en l’espace de deux ans. Le conflit a dégénéré et l’Occident apparaît aujourd’hui totalement impuissant face à une situation de plus en plus complexe. Difficile, par exemple, d’ouvrir des couloirs humanitaires lorsqu’on n’a plus d’interlocuteurs.

Un ancrage dans 120 pays

Pendant la première guerre mondiale, dont on commémore le centenaire, 10% des victimes étaient des civils contre 90% de militaires. Aujourd’hui le pourcentage s’est inversé. Dans ce contexte troublé, l’Ordre se félicite, au passage, des bonnes relations de coopération qu’il entretient avec les organisations humanitaires musulmanes, en Syrie, en Turquie, ou au Liban. Fort de son indépendance, de son impartialité et de sa foi chrétienne, l’Ordre Souverain poursuit et renforce sa mission dans quelque 120 pays où il côtoie des réalités très distantes des polémiques politiciennes. L’explosion simultanée de plusieurs conflits exige une réponse rapide, coordonnée, qui tienne compte des différents contextes religieux et culturels.

Le nouveau gouvernement, issu du dernier chapitre général, est déterminé à œuvrer auprès de ceux qui souffrent, des pauvres et des malades. Il s’efforcera de reconnaître les nouvelles urgences et d’y répondre. Or, les flux migratoires constituent aujourd’hui un dossier prioritaire. A l’Ordre de Malte, on en est convaincu : l’Union européenne doit prendre ses responsabilités pour éviter d’autres tragédies en Méditerranée et intégrer les nouveaux venus pour en faire des membres actifs de nos sociétés. Car le flux ne fera qu’augmenter, et le défi est d’autant plus grave que le nombre des migrants mineurs a augmenté de 700%. Enfin, un an après sa visite sur l’île sicilienne de Lampedusa, Albrecht Boeselager a salué, mercredi soir, l’action du Pape François, qui a, dit-il, une capacité formidable de se servir des symboles, et dont les gestes ont un impact considérable sur les politiques comme sur les opinions publiques.

Photo: le Pape recevant les responsables de l'Ordre de Malte. Albrecht Boeselager est à gauche.







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