2015-06-02 16:33:00

Venuezuela : l'Eglise appelle au dialogue


(RV) Au Venezuela, l’Eglise catholique a lancé un nouvel appel au dialogue entre le gouvernement du président Maduro et l’opposition. Des prisonniers politiques parmi les plus connus ont entamé une grève de la faim le 23 mai à la suite du transfert de l’un d’eux, l’ancien maire Daniel Ceballos, dans une prison où se trouvent des détenus de droit commun dangereux. Daniel Ceballos a été emprisonné en mars 2014 après avoir remporté une victoire politique aux primaires de l’opposition. Condamné à un an de prison, il n’a pas été relâché à la fin de sa peine car la justice a retenu d’autres charges contre lui. Selon l’organisation Human Rights Watch, ce transfert inopiné a été fait sans ordre judiciaire ni information de la famille ou des avocats.

Dans une intervention publique, l’archevêque de Caracas a exprimé sa vive préoccupation. Selon le cardinal Urosa Savino, cette grève de la faim est la preuve de l’aggravation de la situation politique dans le pays. Il est inconcevable, souligne-t-il, que des prisonniers soient contraints de recourir à un geste aussi extrême pour être écoutés. En janvier dernier, la conférence épiscopale avait publié un long document sur la crise économique, politique et sociale appelant au dialogue. Mais la ligne adoptée par le  gouvernement, accuse le cardinal Urosa, est de ne pas écouter ceux qui sont en désaccord avec ses choix politiques et de durcir la répression contre les dissidents.

Des millies de Venezueliens dans la rue

L’archevêque de Caracas dénonce les mauvais traitements infligés aux prisonniers politiques : vexations, humiliations, agressions, tortures psychologiques, et il avertit que cette radicalisation ne fera qu’aggraver la situation. Les autorités auraient plutôt intérêt, selon lui, à lutter contre l’inflation, l’insécurité, les  pénuries et la flambée des prix qui provoquent une désaffection à l'égard du président Nicolas Maduro et des chavistes.

Le 30 mai, à l’appel des opposants incarcérés, des milliers de Vénézuéliens sont descendus dans la rue pour réclamer la libération des prisonniers politiques, la fin des persécutions, de la corruption et de la censure et pour dénoncer l’inefficacité et l’autoritarisme de l’Etat. Les prisons vénézuéliennes sont parmi les plus violentes d’Amérique latine. Elles sont contrôlées par des mafias et des dizaines de personnes y sont assassinées chaque année en toute impunité. Dimanche, le président vénézuélien Nicolàs Maduro sera reçu par le Pape François au Vatican.








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